C’est à l’âge de 9 ans que j’ai obtenu mon premier emploi : aide-cuisinière au Casse-croûte Chez Max enr. Mes parents en étaient les fiers propriétaires. Couper des oignons et des tomates ou servir des verres d’eau aux clients étaient mes principales tâches. À ce très jeune âge, je ne pouvais que me sentir valorisée, même si ce travail pouvait être parfois monotone. Vers l’âge de 11 ans, pendant certaines corvées répétitives, je réfléchissais à tout ce qui avait été mis en œuvre afin qu’une simple petite cabane à patates achetée sur le déclin puisse devenir en seulement quelques mois un vrai « casse-croûte » très achalandé et prisé pour sa poutine.
J’examinais tout : de la publicité à l’embauche du personnel. Le travail manuel était devenu intellectuel.
Comme plusieurs adolescents des années 1980, j’ai dû garder beaucoup d’enfants et attendre l’âge de 16 ans avant d’avoir le droit de travailler officiellement comme caissière dans un restaurant de mets rapides. Pas n’importe quel; celui avec les arches dorées, bien sûr... Mon imagination me laissait croire que ma caisse était un ordinateur et que chaque client venait me consulter pour un dossier d’alimentation. Le tout se terminait par un sourire et une importante transaction... à mes yeux! Là aussi, j’ai beaucoup appris.
Un premier poste
Quelques années plus tard, mes études étant terminées, j’ai réussi à décrocher un poste de secrétaire de direction, puis après deux mois, on m’a offert sur un plateau d’argent celui de secrétaire juridique. J’ai eu la chance ou la malchance, certains diront, de travailler pour plusieurs patrons, bureaux et secteurs de droit différents. Même si ce n’était pas toujours facile, le jeu en valait la chandelle, sauf dans certaines occasions où j’ai dû la brûler par les deux bouts...
Je prêche peut-être pour ma paroisse, mais je crois que le métier de secrétaire juridique est l’un des plus formateurs et enrichissants. En plus d’être initiée au droit sous toutes ses formes, j’ai appris à travailler en équipe, aiguiser ma patience et ma persévérance, tout en développant de forts liens avec des collègues et patrons. Ainsi, au début de la vingtaine, même si je n’avais pas encore de maison, je savais déjà qu’il était préférable d’engager un évaluateur avant de faire une offre d’achat et que pour éviter des refoulements d’égout, un clapet de sûreté était nécessaire. Une semaine, je pouvais préparer une demande conjointe en divorce pour un membre de ma famille et la semaine d’après, j’aidais une amie à compléter ses documents d’immatriculation pour sa première entreprise.
Un métier passionnant
J’ai eu la chance de travailler pendant 9 ans pour Me Judith Rochette, avocate en droit de l’assurance et à l’occasion conférencière et chargée de cours. Elle savait que j’adorais apprendre et se rendait toujours disponible pour répondre à mes questions, et ce, de façon très précise. J’aimais comprendre les dossiers en entier. Elle m’en donnait plus que je pouvais en espérer et me laissait prendre des initiatives, à ma grande joie. Sa détermination et son perfectionnisme m’ont encouragée à enseigner, métier que je rêvais d’exercer depuis le début de mes études.
Aujourd’hui, je peux vous dire que même si j’adore enseigner, je trouve le métier de secrétaire juridique passionnant et ça me manque. Heureusement, j’ai la chance de communiquer ma passion aux futur(e)s secrétaires juridiques et de partager avec ceux et celles qui exercent ce métier de merveilleux moments.
===Sur l'auteure:===
Julie Tondreau est directrice de la formation, auteure et éditrice juridique de Confections juridiques M.T. Auparavant, elle a été secrétaire juridique pendant 11 ans.
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