Devant certains événements de la vie, il arrive parfois qu’on doive prendre des décisions douloureuses sur le plan professionnel. C’est arrivé à Caroline Gagnon.
En mars 2000, cette montréalaise était cadre à la Banque Nationale du Canada. Embauchée treize ans plus tôt comme dictaphoniste, il s’agissait d’une seconde carrière pour cette ancienne coiffeuse. Une grosse job, un gros salaire.
Mais voilà que survient ce qui arrive à un couple sur deux: la séparation. D’un seul coup, elle se retrouve seule à élever deux enfants de quatre et huit ans. Et se voit alors confrontée à un choix déchirant: sa carrière ou ses enfants.
« Je devais gérer tout, toute seule, sans garde partagée ni pension alimentaire », raconte t-elle.
À la banque, les heures de bureau étaient devenues trop lourdes pour cette mère monoparentale. Et suivre des cours universitaires tel que requis par son employeur était pour elle impossible.
« La conciliation travail - famille était inexistante. Je n’avais pas le choix de toujours arriver quinze minutes en retard à la garderie le soir, à un dollars la minute, fois deux enfants. »
En 2001, elle prend donc la décision de quitter la banque pour un poste inférieur à la Ville de Montréal. « Pour mes enfants », dit-elle fièrement.
Horaires flexibles
Depuis, sa vie est complètement transformée. « Je peux entrer entre 7h00 et 9h00 et partir entre 15h00 et 18h00. Je peux accumuler 14 heures ou être en déficit de 14 heures. Je peux faire mes 35 heures en trois jours si ça me tente. C’est extraordinaire! »
Même si elle a vécu une baisse salariale substantielle, et malgré qu’elle ait dû travailler sept jours sur sept entre 2001 et 2004 pour joindre les deux bouts, cette battante n’a aucun regret. « Je viens d’atteindre le salaire que je faisais comme cadre il y a 11 ans. Mais mentalement et pour ma famille, c’était le bon choix à faire.»
Trouver son Eldorado
Depuis sept ans, Caroline est agente de bureau, information policière et archivage, au Service de Police de la Ville de Montréal ( SPVM ). Elle a-d-o-r-e et son travail et son secteur. « J’aurais une possibilité de monter en grade que je la refuserais peut-être tellement je suis bien. »
Sa tâche principale consiste à répondre aux demandes des citoyens, avocats et compagnies d’assurances requérant l’accès à un rapport d’événement. « Lire des rapports d’événements, c’est comme lire des petits romans policiers », lance-t-elle avec enthousiasme… avant d’ajouter en riant qu’elle n’a même plus besoin de louer de films du genre.
Le bonheur
Comblée par son travail et ses enfants, conjointe heureuse du frère de son boss - qui a vu en eux le match parfait -, la sympathique brunette ne manque pas de loisirs non plus.
Sa journée terminée, elle court vers son atelier pour laisser surgir son côté esthète : peinture, sculpture, scrapbooking, confection de meubles, de savons, de chandelles et de produits pour le corps.
« J’adore ça. C’est la seule chose qui me fait réfléchir parfois sur ma vie professionnelle. Disons que si je gagnais $1000 à vie, je ferais ça à temps plein. »
Se construire une trajectoire professionnelle solide
Dans un monde en constante évolution, les adjointes doivent avoir une approche structurée et...
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