Développement de Carrière Une secrétaire d’école en plein sur son X

Une secrétaire d’école en plein sur son X

Rien ne laissait présager à notre secrétaire de la semaine une carrière dans le soutien administratif. Pourtant, après avoir fait quelques détours, la voilà secrétaire d’école, et bien à sa place!

Geneviève Maynard, 37 ans, a fait un DEP en décoration intérieur et étalage. Elle n’a pratiquement jamais exercé ce métier. Après avoir roulé sa boss en usine et dans la restauration rapide, elle gagne le gros lot et décroche un poste à la Commission scolaire de St-Hyacinthe comme secrétaire d’école. On a voulu savoir par quel concours de circonstances elle a réussi à se faire embaucher et ce qui la motive chaque jour à aller travailler.  

Comment vous êtes-vous retrouvée à postuler à la commission scolaire?

Je terminais un congé de maternité. J’ai entendu dire qu’on pouvait postuler à la commission scolaire sans avoir de diplôme en secrétariat, mais seulement un secondaire 5. J’ai alors tenté ma chance. On m’a fait passer l’entrevue, des tests de français et de mathématiques et j’ai été embauchée. Ça fait maintenant 6 ans.

Dans quelle école travaillez-vous exactement?

Au début, je me suis promenée d’un poste à l’autre jusqu’à ce que j’aie assez d’ancienneté pour accéder à un poste à moi. Ça m’a pris deux ans. Depuis quatre ans, j’ai un poste permanent au Centre de formation des Mascoutins qui est une école de formation aux adultes.

Quelles tâches vous sont attribuées?

J’accueille les gens, je fais l’ouverture des dossiers, les inscriptions, je donne les rendez-vous aux gens qui veulent bénéficier de notre service d’orientation ou qui veulent passer des tests d’équivalence. Bref, je ne manque pas d’ouvrage.

Quelles qualités sont requises pour occuper votre poste?

Ça prend de la patience et une grande écoute. Nous avons une clientèle très diversifiées. Il y a des gens de 16 à 65 ans qui fréquentent notre école : des nouveaux arrivants, les raccrocheurs, des gens qui cherchent des préalables… Certaines personnes arrivent à mon bureau et comprennent difficilement le français ou sont dyslexiques. Je dois donc les aider à remplir les formulaires.

Il faut aussi être rapide dans l’exécution des tâches et, en même temps, donner un bon service à la clientèle. Il faut donc être capable de bien gérer les priorités. Parfois, j’ai une grosse pile de dossiers sur mon bureau et je dois décider lequel je passe en premier.

Qu’est-ce que vous aimez dans votre travail?

D’abord, j’ai des collègues extraordinaires. Tout le monde s’entraide. J’ai aussi une patronne qui prend le temps d’écouter et d’étudier les demandes.

D’un autre côté, j’aime mon travail parce que j’ai l’impression de faire une différence dans la vie des gens. Parfois, des hommes et des femmes de 40 ou 50 ans, qui viennent de perdre leur emploi, arrivent à mon bureau pour passer des tests d’équivalence. Ils voient ça comme une grosse montagne et n’ont pas le temps et l’envie de passer une éternité sur les bancs d’école. On leur donne des solutions auxquelles ils n’avaient pas pensé. Ils ressortent du bureau avec un souffle de motivation parce qu’on leur a enlevé de la pression et qu’on leur a donné de l’espoir.

Quels conseils donneriez-vous aux finissantes des écoles de secrétariat?

Je suis moi-même en train de faire mon cours de secrétariat à distance…

Quoi qu’il en soit, je leur dirais de ne pas avoir peur de foncer, d’apprendre, de sortir de leur zone de confort. Si je n’avais pas foncer moi-même, je ne serais pas là où je suis aujourd’hui.