Développement de Carrière Tina : adjointe, professeure et... précurseure

Tina : adjointe, professeure et... précurseure

Une centre de formation professionnelle des Cantons de l’Est est très chanceux de compter notre secrétaire de la semaine parmi son équipage. Rencontrez Tina, qui passe sa vie avec les aspirantes secrétaires.

Originaire de Cowansville, Tina Desmarais, a décroché de l’école à l’âge de 15 ans parce qu’elle s’y ennuyait trop. Pompiste durant quelques années, elle retourne finalement à l’école aux adultes et réussit à faire de sa deuxième à sa cinquième année du secondaire en six mois seulement.

À partir de cette époque, Tina n’a pas chômé. Elle a d’abord fait son DEP en comptabilité à la suite duquel la Commission scolaire Eastern Township l’a embauchée pour faire de la comptabilité. De fil en aiguille, on lui a proposé un poste de secrétaire de direction, puis d’enseignante au DEP en secrétariat. Défi qu’elle a brillamment relevé durant 15 ans.

La revoilà, adjointe administrative de direction au Centre de formation professionnelle anglophone de Lennoxville. Elle nous raconte son histoire et, par le fait même, la petite histoire du DEP en secrétariat anglophone.

Comment avez-vous pu enseigner le secrétariat avec un DEP en comptabilité?


Pour enseigner au sein d’un programme d’études professionnelles, on doit d’abord et avant tout avoir à son actif autour de 6000 heures de travail dans le métier en question. Il faut aussi détenir un Certificat universitaire en enseignement. Ce que j’ai réussi à obtenir au bout de cinq ans, en suivant des cours les fins de semaine tout en enseignant. J’ai même une année de faite à la maîtrise en gestion de l’éducation.

Le programme d’études en secrétariat a-t-il beaucoup évolué depuis 20 ans?


Oui, énormément. Bien sûr, technologie a beaucoup évolué et le programme doit constamment suivre le courant sur ce plan-là.

Au delà de la technologie, la façon d’enseigner a aussi beaucoup changé. Maintenant, tous les cours sont individualisés. On ne donne plus de cours magistraux parce qu’il devenait de  plus en plus difficile de réussir à partir des cohortes d’élèves en même temps.

De quelle façon avez-vous participé à ce changement?


Nous sommes une des premières écoles à avoir effectué le virage vers l’enseignement individualisé. Comme nous sommes une école anglophone, avec l’équipe école, nous avons dû créer tous les livres d’exercices et de correction parce que, contrairement aux écoles francophones, personne n’allait le faire à notre place. Nous sommes partis de zéro!

Pourquoi avez-vous arrêté d’enseigner?


J’avais l’impression d’avoir fait le tour de ce que je pouvais apporter : virage vers l’enseignement individualisé, implantation de la formule d’enseignement alternance travail-étude…

Un poste d’adjointe de direction s’est libéré et on me l’a offert.

Vous continuez à travailler pour le DEP en secrétariat?


Oui, entre autres. Pour le programme en secrétariat, je fais du mentorat auprès des enseignants.

D’autres changements dans le programme sont en vue?


Oui, un tout nouveau programme en secrétariat est offert depuis juillet et nous avons deux ans pour effectuer le changement. Il n’y aura plus, par exemple, de cours de clavier à proprement parler. Il faut rester le plus près possible des besoins du marché du travail.

Ici, nous offrons même maintenant des cours « d’attitudes » parce que les employeurs recherchent non seulement les bonnes « aptitudes », mais aussi les bonnes « attitudes » chez les candidates.

Quel conseil donneriez-vous à une personne qui hésite à se diriger vers le secrétariat?


Je lui dirais de foncer. Le DEP en secrétariat peut servir de base d’apprentissage pour à peu près tous les métiers. Quant à moi, je dirais même que le DEP en secrétariat devrait faire partie intégrante du programme d’études secondaires. Ce n’est donc pas du temps perdu même si la personne change d’idée par la suite.