Avec la réforme du système de la santé, la vie de plusieurs travailleurs a été bouleversée. C’est le cas de celle de notre secrétaire de la semaine qui s’adapte tranquillement et avec zénitude à ses nouvelles fonctions.
À 40 ans, Mélanie Cléroux, technicienne en bureautique, est rendue à mi-chemin dans sa carrière professionnelle. Depuis maintenant 10 ans, elle travaille dans le réseau de la santé et en est fort heureuse.
Elle faisait tranquillement son petit bonhomme de chemin au centre de réadaptation en déficience physique le Bouclier quand, au mois d’août dernier, suite à la fusion des établissements publics du système de santé, la voilà propulsée dans un tout nouveau poste. Elle est technicienne en administration à la direction programme jeunesse du Centre intégré de santé et services sociaux de Lanaudière (CISSS).
Comment avez-vous vécu ce changement soudain?
Je peux vous dire que c’est le plus gros défi de ma carrière. Non seulement j’ai changé de poste, mais j’ai aussi changé de collègues, de patron, de lieu de travail…
Par chance, la capacité d’adaptation est une de mes plus grandes qualités. Ça a surtout été difficile sur le plan de l’organisation. Vous savez, les adjointes, on est des bonnes « Germaine »; on aime organiser et avoir le contrôle, alors quand on l’a pas, c’est un peu plus difficile…
Ça fait maintenant cinq mois que vous êtes à votre nouveau poste. Comment vous en sortez-vous?
Ça va de mieux en mieux. J’ai décidé de pratiquer le lâcher-prise pour être plus zen. Sur l’heure du dîner et rendue à la maison, j’essaye de décrocher et de me reposer. Je ne peux pas tout contrôler, alors je fais ce que je peux dans ce que je suis capable de faire. La perfection n’est pas de ce monde.
Je pense que ça prend quatre saisons avant de maîtriser un job. Il faut avoir fait le tour de la roue une fois pour être en mesure de voir venir les choses qui reviennent d’années en années.
Comment vous entendez-vous avec votre supérieure?
Nous avons un très bon rapport. C’est très important pour moi. Avec mon directeur ou, dans ce cas-ci, ma directrice, mon défi est toujours de tenter le plus possible de me mettre à sa place, dans sa peau. Pour être capable de répondre à ses besoins, d’avoir le même réflexe qu’elle, de viser le même objectif, il faut que je la comprenne, que je l’entende réfléchir.
Malgré tout ces changements, vous semblez tout de même heureuse dans votre travail?
Oh, oui! Et c’est le plus important pour moi : me lever le matin et être heureuse d’aller travailler. Pour moi, ça vaut de l’or.
Avez-vous un conseil à donner à celles qui voudraient se diriger vers le travail de soutien administratif?
Je leur conseillerais de valider si elles ont les aptitudes nécessaires pour faire le travail avant de se lancer tête baissée. J’ai parfois l’impression qu’on dirige les jeunes vers le DEP en secrétariat parce qu’elles ne savent pas quoi faire dans la vie. Pour être une bonne adjointe, il faut être capable de s’adapter, de supporter un minimum de pression, il faut être capable de foncer ; nous sommes le point central d’une entreprise, alors ça prend un grand sens de l’organisation. Les conseillers en orientation sont là pour les aider à faire les bons choix, il ne faut pas hésiter à les consulter.
Se construire une trajectoire professionnelle solide
Dans un monde en constante évolution, les adjointes doivent avoir une approche structurée et...
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