Salaires et rémunération Quelle est votre vrai marge de négociation salariale?

Quelle est votre vrai marge de négociation salariale?

On n’y échappe pas, la négociation salariale fait partie intégrante du processus d’embauche, et ce, même si le salaire a déjà été annoncé dans l’offre d’emploi. Les spécialistes nous conseillent sur le sujet.

C’est vrai, le salaire est parfois mentionné d’emblée directement dans l’offre d’emploi. Cela dit, rien n’empêche de tenter d’avoir un peu plus en discutant lors de l’entretien d’embauche. Selon les propos du coach emploi certifié Pierre Denier, recueillis sur Keljob,  il reste toujours une petite marge cachée dans la manche du recruteur en fonction des atouts des candidats. Évidemment, le salaire restera tout de même fidèle au cadre des grilles salariales de l’entreprise.

Négocier en toute connaissance de cause

Surtout, ne pas se rendre à l’entretien et négocier son salaire à l’aveuglette. Il faut vous renseigner sur les grilles salariales de l’entreprise et sur sa politique de rémunération. Aussi, il est bon de connaître le salaire moyen perçu par les employés ayant le même niveau de diplôme et d’expérience que vous.

Il faut également connaître vos besoins. Si, en deçà d’un tel montant, vous savez que vous n’arriverez pas à payer le loyer, l’épicerie et les factures courantes, vous devez le prendre en compte lors de la négociation et fixer un montant qui vous permettra de vivre convenablement.

Ne parler du salaire qu’à la fin de l’entretien

Bien sûr, si c’est le recruteur qui aborde le sujet en premier, c’est mieux, mais, selon Uriel Megnassan, coach emploi chez Carrière Punch, rien ne vous empêche de le faire vous-même, à condition d’aborder le sujet avec tact et seulement à la fin de l’entretien. Exemple : « Maintenant que nous avons étudié toutes les composantes du poste, pourriez-vous m’indiquer la rémunération prévue? »

S’il est préférable d’attendre à la fin de la phase d’entretiens, c’est d’abord parce que, rendue là, vous vous trouvez dans une short list, alors nécessairement vous valez davantage. C’est aussi, estime Érik Bouquet, expert en négociation pour EB Consulting, parce que vous connaissez assez d’éléments (les responsabilités, les tâches, la fréquence de déplacements…) pour savoir ce que vaut le poste.

Une fourchette de prix, oui, mais pas trop large quand même

Surtout, ne donnez pas un chiffre précis. « Votre interlocuteur vous répondra simplement “ oui” ou “non” et la négociation s’arrêtera là », affirme Pierre Denier. Il faut plutôt proposer une fourchette de prix que vous fixerez en partant du salaire souhaité auquel vous ajouterez entre 10 et 15 %. Par exemple, si vous souhaitez recevoir 30 000 $ par année, dites que vous voulez gagner entre 30 et 35 K. Pas plus. Comme le mentionne Pierre Denier, si vous donnez une fourchette de prix trop grande, vous ne serez pas crédible parce que vous démontrerez que vous n’avez pas vraiment étudié la question.

Jusqu’où peut aller le recruteur

Il ne faut pas espérer aller chercher plus de 10 % du salaire de départ du recruteur. La raison est simple : il ne dispose la plupart du temps pas plus de marge que cela. À moins que vous soyez embauchée pour un poste très spécifique pour lequel les bonnes candidates sont très rares, vous pourriez peut-être alors aller chercher 20 % de plus que le salaire avancé.

Il n’y pas que le salaire qui est négociable

Si vous voyez que le recruteur n’est pas du tout flexible sur le plan salarial, dites-vous que vous pouvez tout de même tenter de négocier d’autres aspects liés au poste : remboursement du transport en commun, stationnement gratuit, jours de congé supplémentaires, carte de membre du gym attenants à l’immeuble, assurances…

Au bout de la ligne, l’obtention de l’un ou de quelques uns de ses avantages peut rendre votre salaire tout aussi intéressant que ce que vous souhaitiez au départ.Surtout qu’il s’agit là d’avantages non imposables.