Quand notre secrétaire de la semaine a entrepris ses études en sexologie, elle était loin de se douter qu’elle poursuivrait finalement une carrière comme adjointe administrative. Découvrez le parcours atypique de Karine.
Quand Karine St-Louis, 37 ans, est sortie de l’Université du Québec à Montréal avec son baccalauréat en sexologie sous le bras, elle s’est vite rendu compte qu’il n’y avait pas tellement de possibilités d’emploi dans le domaine.
Après avoir travaillé quelque temps comme intervenante dans un centre de désintoxication, celle qui est aujourd’hui adjointe administrative pour le Groupe Bourgouin est devenue enceinte. C’est à ce moment-là que sa vie professionnelle a fait une virage à 180 degré : Karine prend la décision de devenir secrétaire dentaire...
Pourquoi le secrétariat dentaire?
De toute évidence, il n’y avait pas vraiment de perspectives d’avenir en sexologie. Comme j’étais enceinte, j’avais besoin de trouver un métier rapidement et un métier qui allait être plus payant que de travailler comme intervenante dans une Maison de jeunes à 10 $ de l’heure.
Comment êtes-vous passée de secrétaire dentaire à adjointe administrative?
J’ai travaillé pendant quatre ans comme secrétaire dentaire. Je travaillais des 50, 60 heures par semaine, souvent le soir et la fin de semaine...
Quand je me suis retrouvée monoparentale avec une enfant de quatre ans, ça n’allait plus du tout. Je me suis mise à chercher un emploi avec un horaire qui me permettrait de bien remplir mon rôle de parent.
Vous êtes donc devenue adjointe administrative sans avoir la formation?
Exactement. J’ai appris sur le tas, comme on dit. Je suis tombée sur une annonce dans le journal. L’entreprise Progest construction cherchait une secrétaire pour répondre au téléphone, taper des lettres.
Je suis restée là-bas quatre ou cinq ans. Au fil du temps, ils m’ont enseigné le métier d’adjointe administrative dans le domaine de la construction, et j’ai finalement porté le chapeau d’adjointe aux soumissions.
Quelles sont les tâches spécifiques qui se rattachent à ce domaine de travail?
Il faut savoir lire les plans pour monter les contrats avec les sous-traitants et remplir toute la paperasse qui va avec. Dans le domaine de la construction, avant qu’un contracteur mette les pieds sur le chantier, tout doit être conforme avec la CSST, la CCQ, la RBQ, etc. Et quand le projet prend fin, le sous-traitant a tout plein de documentation à nous remettre. Ça en fait de la paperasse!
Vous travaillez maintenant chez le Groupe Bourgouin. Qu’est que vous aimez le plus dans votre travail?
Tout ce qui est en lien avec les plans, les soumissions et la construction.
Pensez-vous continuer à travailler dans la construction encore plusieurs années?
Oui, avec l’expérience que j’ai acquise dans ce domaine, je vais toujours trouver du travail. Il y a même des chasseurs de tête qui me courent après sur LinkedIn.
Est-ce que c’est un emploi payant?
Ça tourne entre 17 et 19 $ de l’heure. Je n’ai pas d’assurances ni de fonds de pension, mais j’ai une très belle condition de vie : je ne subis pas le trafic le matin et le soir, et mes patrons sont super gentils; ils m’apprécient et me le disent souvent. Je prends trois semaines de vacances à Noël cette année, et j’ai su cette semaine qu’ils allaient me les payer.
Auriez-vous un conseil à donner à celle qui aimeraient exercer leur métier dans une entreprise de construction?
Je leur dirais de ne pas se laisser marcher sur les pieds, mais d’être capable de prendre la critique. La construction, c’est un domaine de gars, et les gars, contrairement aux filles, ça ne bitchent pas derrière ton dos, ça te le dit en pleine face quand quelque chose ne va pas. C’est donc un domaine qui forge le caractère!
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