Entrée en poste il y a neuf ans au support aux archives du Centre de recherche et d’aide pour narcomanes, Caroline Vaillancourt, 38 ans, est maintenant agente administrative. Son poste consiste à offrir le soutien administratif à une équipe d’infirmières, de médecins et d’intervenants psychosociaux.
Mais ce n’est pas tout... Depuis le premier jour, Caroline Vaillancourt travaille également à la réception du Centre une journée par semaine. Et c’est là, qu’hormis son équipe de travail, elle nourrit son côté très « people person », comme elle se qualifie.
« Le secrétariat, c’est vraiment mon domaine! » lance-t-elle avec un entrain fort convainquant.
Des liens importants
Les clients qui se présentent au Centre pour tenter de vaincre leur dépendance arrivent souvent avec une santé affectée par des années de consommation. Les besoins sont grands, mais chaque cas demeure unique.
Si certains s’en sortent rapidement, d’autres fréquentent le Centre pendant des années. Du jeune adulte qui abuse du crystal meth au grand-papa non fonctionnel sans son antidouleur, la clientèle est sans âge et de tous les statuts sociaux, professionnellement active ou non.
« J’aime travailler pour des causes. J’ai déjà eu un conjoint qui consommait. C’est peut-être pour ça que j’ai fait ce choix. Inconsciemment », explique Caroline.
Comme réceptionniste, la professionnelle accueille la clientèle. Elle raconte avec émotion les liens noués avec des clientes enceintes à l’époque de sa propre grossesse et les échanges avec des parents au sujet de leurs enfants respectifs devenus ados.
« C’est pas mal le fun. On part de longues conversations sur la vie. J’essaie de leur faire voir qu’ils ne sont pas seuls dans leur souffrance », explique-t-elle.
Quelquefois, certaines personnes vivent beaucoup de colère, mais l’agente ne se laisse pas impressionner.
« Je me lève debout pour montrer que je suis à l’écoute mais non soumise et j’essaie de les calmer. Et il y a toujours une intervenante tout près. Généralement, ça se passe bien. »
Des événements marquants
Dans son palmarès des pires situations vécues, une journée ressort clairement: le décès d’un certain client.
« On s’attend à ça, ce sont des gens à risque, mais cette fois-là, je venais de parler au monsieur le matin même, je l’avais aidé et tout, et j’ai su qu’il est décédé en après-midi. J’ai dû quitter le bureau plus tôt et j’ai beaucoup pleuré. »
La plus belle chose? Son ton s’égaie alors qu’elle nomme des aspects positifs que ce boulot lui a apportés. Par exemple, sa rencontre avec une collègue l’ayant prise sous son aile dès son entrée, et qui est devenue, depuis, l’une de ses meilleures amies.
Aussi, ce qu’elle a appris sur elle-même ainsi que le développement du sens de sa valeur personnelle et de sa capacité à poser ses limites. Bref, elle aime beaucoup son travail et son employeur.
La suite
Le hic? Elle se sent plafonnée et a besoin d’apprendre. C’est pourquoi elle mijote de partir à son compte comme secrétaire à distance dans ses temps libres afin d’en apprendre sur d’autres domaines tout en poursuivant son chemin d’heureuse dispensatrice d’aide.
On lui souhaite la meilleure des chances!
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